Les origines de la politique arabe de l'Europe, J.P. Bensimon
http://www.controverses.fr/pdf/n3/bensimon2_3.pdf Voici un ancien article paru dans la revue Controverses en 2006 qui n'a rien perdu de son actualité au contraire, et qui nous donne des clés pour déchiffrer et comprendre ce qui se passe aujourd'hui.
Rares sont les auteurs qui, avec une seule innovation terminologique,le mot Eurabia, apportent un concept original à puissante valeur explicative, quirésume les tendances lourdes d’une époque. C’est ce que nous livre Bat Ye’or avec son dernier ouvrage Eurabia, l’axe euro-arabe, dont l’édition originale parueaux États-unis en 2005 reprend et développe un important article de l’Observatoire du monde Juif de 2002 (2). Le concept d’Eurabia est emprunté au titre d’une revue assez confidentielle éditée dans les années 70 par un obscur Comité Européen de Coordination des Associations d’Amitié avec le Monde arabe. Sa parution marquait en fait un tournant dans l’histoire de l’Europe. L’actualité du concept trouve son origine dans des réalités dont le citoyen résidant au sein de l’Union européenne a bien du mal à s’abstraire. Qu’il s’agisse des biais antisionistes ahurissants qui parcourent l’ensemble de la vie culturelle, de l’information, de l’éducation, de la science historique et politique, ou des biais inverses pour ce qui touche l’islam et le monde arabe, dont le « politiquement correct » encadre l’approche avec vigilance. Qu’il s’agisse de ce phénomène d’amnésie, assez étonnant mais plein de sens, qui a pu faire dire au président français que la France a des racines autant musulmanes que chrétiennes, et qui a banni la mention des origines chrétiennes de l’Europe du projet de traité constitutionnel défunt. Qu’il s’agisse enfin de cette puissante poussée de l’islam, assise sur une immigration incontrôlable, faite de pression sur les institutions et le mode de vie, de danger terroriste, qui transforme très rapidement le paysage social et culturel et pose des questions inextricablespour l’avenir. Le rapprochement euro-arabe, initié par la France, adopte des structures permanentes de fonctionnement à partir du premier embargo pétrolier en 1973. A première vue, ce rapprochement est politiquement justifié parce qu’il faut assurer l’approvisionnement vital en pétrole et, plus généralement, parce que l’Europe est une puissance méditerranéenne qui ne peut pas ignorer une donnée que la géographie et l’histoire lui imposent : sa proximité du monde arabe pour le meilleur et pour le pire : Lire le document