La "maison sublime" de Rouen, ancienne yéchiva du moyen-âge

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Le 13 août 1976,  un monument hébraïque est découvert, par le plus grand des hasards, lors des travaux de pavage de la cour d’honneur du palais de justice de Rouen lorsqu'une grue heurte une grosse pierre. Construit vers l'an 1110, cet édifice roman rectangulaire de 15 mètres sur 10, aux murs épais de 1,6 mètre, présente une qualité de construction remarquable, des bas-reliefs sculptés et des inscriptions hébraïques, dont cette citation, en référence directe au Livre des Rois : « Que cette maison soit sublime (pour l’éternité) ».

L’École de Rouen ou Scola Rothomagi - expression qui apparaît pour la première fois dans un texte latin de 1203 pour désigner la yeshiba de Rouen, conçue pour accueillir un nombre important d’étudiants - 50 à 60 - venant de toute la Normandie. Des académies de ce type ont existé dans d’autres villes importantes comme Paris, Reims, Narbonne ou encore Marseille. Mais en France, comme ailleurs, les traces matérielles de ces établissements ont partout disparu... sauf à Rouen.

La salle du bas servait de bibliothèque et contenait quelques 200 à 300 manuscrits. Enfermés dans des armoires placées contre les murs, ceux-ci étaient empruntés par les étudiants et lus dans les étages supérieurs accessibles par un escalier en spirale logé dans une tourelle en demi-cercle. Le premier étage, où ont été retrouvés des vestiges de banquettes fixées dans les murs, formait probablement la salle d’étude principale, tandis qu’au second étage, se trouvaient les pièces réservées aux maîtres, travaillant seuls ou avec de petits groupes d’étudiants.

La quinzaine de graffiti, en hébreu, retrouvés sur les murs évoquent des noms de personnes - Josué, Amram, Isaac... - , expriment l’espérance que « la Torah de Dieu [...] existe [à jamais] » ou rappellent une citation du livre des Rois en forme de supplique : « Que cette maison soit sublime ». Sans doute, faut-il voir là l’expression spontanée d’étudiants cherchant à manifester leur amour des études et l’orgueil de fréquenter cette élégante école ou, plus simplement, voulant laisser à la postérité une trace de leur passage dans cette école prestigieuse.

Le monument juif se situe, pour partie, sous l’escalier monumental de la Cour d’appel, qui occupe l’aile est du palais de justice.

Le monument juif se situe, pour partie, sous l’escalier monumental de la Cour d’appel, qui occupe l’aile est du palais de justice.

L’angle nord-est du monument juif.

L’angle nord-est du monument juif.

L’angle nord-ouest et l’entrée de la tourelle d’escalier.

L’angle nord-ouest et l’entrée de la tourelle d’escalier.

Bas-reliefs
Bas-reliefs
Bas-reliefs

Bas-reliefs

Une communauté ressurgie de l'oubli

En 1967, Norman Golb, professeur à l’Université de Chicago et mondialement connu pour ses travaux sur les Manuscrits de la Mer Morte, découvre le mot RDWM (Rodom) dans un manuscrit hébreu de la guenizah du Caire. La première pierre de quarante années de recherches.

Exposées dans trois livres (Histoire et culture des juifs de Rouen au Moyen-Âge, 1976, en hébreu ; Les juifs de Rouen au Moyen-Âge, 1985 ; The Jews in Medieval Normandy, 1998), ses recherches l’amènent à des découvertes qui révolutionnent l’histoire u judaïsme français et à dévoiler le rôle fondamental que les juifs de Rouen ont joué en Occident au Moyen-Âge.

L’historien a ainsi pu expliquer la complète occultation dont la communauté rouennaise a été victime jusqu’à ce qu’il la ressuscite, d’abord dans un ouvrage en hébreu paru en avril 1976 (quatre mois avant la découverte du monument), puis dans Les Juifs de Rouen au Moyen-Âge, portrait d’une culture oubliée paru en 1985. Travaillant à partir de nombreux manuscrits jusque-là inexploités, qui lui ont permis d’identifier comme une école des hautes études rabbiniques le monument découvert sous la cour du palais de justice, il a ainsi fait resurgir de l’oubli l’histoire de la communauté juive rouennaise.

L’installation des juifs à Rouen remonte en effet à la colonisation romaine, aux tous premiers siècles de notre ère. Cette installation était encouragée par le pouvoir romain qui voulait conforter la conquête militaire de la Gaule par une implantation démographique. La présence à Rouen de cette communitas judaeorum s’est maintenue de manière continue pendant un millénaire, jusqu’à l’expulsion des juifs de France ordonnée par Philippe le Bel en 1306.

Au Moyen-Âge, la présence juive à Rouen n’est pas un fait isolé. Norman Golb a dénombré, à travers la Normandie, quelque 85 sites attestant d’une telle présence. Il a identifié des rues aux Juifs situées aussi bien en centre ville, comme à Pont-Audemer et à Fécamp, qu’en pleine campagne, mais aussi des hameaux portant des noms comme Les Juifs ou La Juiverie. Ce qui montre que les juifs ont été d’abord des cultivateurs et des éleveurs.

Les implantations juives identifiées par N. Golb dans la Normandie médiévale.

Les implantations juives identifiées par N. Golb dans la Normandie médiévale.

Une université prestigieuse

Soucieux d’assurer l’indépendance des juifs d’occident à l’égard des centres de Bagdad et de Jérusalem qui font autorité en orient, les dirigeants carolingiens encouragent la création d’instituts d’enseignement supérieur juifs. Rouen répond à l’appel. Les premiers établissements appartiennent souvent à des maîtres privés, ce qui ne garantit pas le niveau des études. C’est pourquoi un important synode se tient, vraisemblablement à Rouen au Xe ou XIe siècle, afin de définir les règles qui doivent s’appliquer dans ces écoles rabbiniques (yeshiboth).

Connues comme les Anciennes Règles pour l’Étude de la Torah, les douze ordonnances adoptées par le synode visent à :

  • obliger chaque famille à consacrer un de ses enfants à l’étude approfondie de la Torah (règle 1) 
  • construire à proximité de la synagogue une école, appelée grand midrash, pour ces étudiants (règle 2)
  • établir la discipline - très proche de celle en vigueur dans les écoles monastiques chrétiennes - applicable à ces académies et fixer la durée des études. Les étudiants (peroushim = séparés de la communauté) ne doivent pas quitter l’école pendant sept ans, doivent y prendre leurs repas et y dormir, ne pas exprimer de vaines paroles et pratiquer le célibat (règle 3)
  • assurer le financement de ces écoles supérieures, au moyen d’une taxe que chaque famille juive doit acquitter pour payer le salaire des maîtres, acheter les livres et subvenir au fonctionnement de l’école (règle 4)
  • définir les méthodes pédagogiques applicables dans ces écoles, mais aussi dans les écoles élémentaires (règles 5 à 12). En particulier, les enseignants ne doivent pas recevoir plus de dix enfants par classe ; ils appuient leurs leçons sur des textes écrits et écartent tout enseignement par coeur, traduisent en français les textes écrits en araméen - langue du Talmud parlée en Babylonie -, procèdent à des révisions chaque quinzaine et chaque semestre.
L’influence de Maïmonide était considérable à Rouen. Cette enluminure, extraite de son Mishne Torah, montre l’atmosphère studieuse qui régnait dans les écoles rabbiniques.

L’influence de Maïmonide était considérable à Rouen. Cette enluminure, extraite de son Mishne Torah, montre l’atmosphère studieuse qui régnait dans les écoles rabbiniques.

Les travaux de Norman Golb

C’est grâce aux travaux de l’historien paléographe américain Norman Golb, internationalement connu, que l’on a découvert le rôle fondamental que les juifs de Rouen ont joué en Occident au Moyen Âge. Spécialiste de l’étude des manuscrits hébraïques, il a montré que l’expulsion des juifs de France en 1306 avait rendu hasardeuses les traductions postérieures de français en hébreu et relevé les constantes erreurs de transcription que le nom de Rodom (= Rouen) avait subies dans les manuscrits et ouvrages hébreux ultérieurs.

Il a ainsi pu expliquer la complète occultation dont la communauté rouennaise avait été victime jusqu’à ce qu’il la ressuscite, d’abord dans un ouvrage en hébreu paru en 1976, puis dans "Les Juifs de Rouen au Moyen Âge, portrait d’une culture oubliée" paru en 1985. Travaillant à partir de nombreux manuscrits jusque là inexploités, il a fait resurgir de l’oubli l’histoire de la communauté juive rouennaise, particulièrement au cours des trois siècles qui vont du pogrom de 1007 à l’expulsion de 1306.

Ses recherches ont précédé puis coïncidé avec la mise à jour, lors de fouilles archéologiques, de deux édifices rouennais majeurs, l’un universitaire, l’autre privé, qui sont venus confirmer ses analyses.

Dès 1976, il a ainsi pu identifier comme une école des hautes études rabbiniques l’édifice monumental, datant du début du XIIe siècle, qui venait d’être découvert par hasard sous la cour du palais de justice, au nord de la rue aux Juifs, et qui constitue le plus ancien monument juif de France.

Puis, en 1982, était découvert au sud de cette même rue l'hôtel de Bonnevie qui, au XIIe siècle, à la fin du règne des Plantagenêt, avait appartenu au juif probablement le plus puissant de Normandie. Là encore, c’est à Norman Golb que l’on doit l’identification du bâtiment.

Le royaume juif

L' implantation juive en Normandie remonte à l’époque gallo- romaine :
        • Des populations juives sont arrivées à Rouen avec le colonisateur romain, aux tous premiers siècles de notre ère.
        • Le quartier juif se trouvait en plein coeur du castrum romain, à l'ouest du cardo (l'actuelle rue des Carmes) et au nord du decumanus (l’actuelle rue du Gros Horloge), il occupait une surface de 3 ha, soit le tiers de la cité gallo-romaine.
        • Le cimetière juif, situé au nord entre la rue Verte et la rue Saint-Maur, date de la même époque.

Longtemps, la cohabitation des juifs et des chrétiens en France s’est plutôt bien passée. Reconnue et protégée par le pouvoir, la communauté juive dispose de droits économiques étendus, y compris celui de posséder des terres.

Les rois carolingiens place un haut dignitaire juif à la tête de chacune des grandes unités  du royaume : un roi des juifs - Rex judaeorum - à Narbonne pour  la Septimanie et à Rouen pour la Neustrie ; un maître des juifs - Magister judaeorum - à Mayence pour l’Austrasie.

Ce dignitaire dirige les affaires des communautés placées sous sa juridiction et les représente dans leurs relations avec le roi et ses vassaux. Après la conquête des Vikings, reconnus par le roi de France comme ses vassaux par le traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu en 911, les premiers ducs de Normandie s’appuyent, eux aussi, sur les juifs pour assurer le développement de leur nouveau territoire.

En 1007 toutefois, les relations se dégradent. Le roi de France convoque des responsables juifs pour les enjoindre de se convertir : « Retournez à notre loi parce qu’elle est plus juste que la vôtre », dit-il. « Si vous refusez, je vous massacrerai par l’épée. » Refusant l’ordre de trahir la Torah de Moïse et de changer la religion du Seigneur, les juifs sont massacrés et leurs biens saisis. D’autres s’immolent plutôt que d’accepter le baptême. Le duc Richard II de Normandie participe activement à cette persécution, ayant le même besoin que le roi Robert d’asseoir son autorité.

Le judaïsme normand médiéval
 
Le rayonnement du judaïsme normand médiéval

Au Moyen Age, l’influence de la communauté juive rouennaise était considérable. Ainsi, en 1131, lors du schisme qui l’opposa à Anaclet II, le pape Innocent II vint à Rouen pour élargir ses soutiens. Le roi d’Angleterre, Henri 1er Beauclair, l’y « honora de présents, non seulement de sa part personnelle mais aussi de la part des nobles, et même en plus de celle des juifs ».

C’est dire si les juifs de Rouen pouvaient influer sur la reconnaissance du pape par les juifs d’Europe occidentale. Au point d’ailleurs que, dix ans plus tard, Pierre le Vénérable crut nécessaire de préciser que le Messie annoncé par les juifs ne saurait évidemment s’incarner dans « ce roi qu’un certain nombre d’entre vous prétendent avoir à Narbonne et que d’autres prétendent avoir à Rouen ».

De même, lorsqu’il conquit l’Angleterre en 1066, Guillaume le Conquérant emmena des juifs de Rouen à Londres pour y fonder une communauté sœur, qui ne devint que peu à peu autonome. Ainsi, la chartre de 1190, promulguée à Rouen, concernait-elle les juifs d’Angleterre et de Normandie. Et ce n’est qu’en 1199 qu’a été créé le « presbytérat de tous les juifs de toute l’Angleterre ». Un fils de Rabbi Yossi, directeur de l’Ecole de Rouen, fondera à Londres en 1150 la Scola judaeorum et un petit-fils deviendra en 1207 grand rabbin d’Angleterre.

Beaucoup de règles en vigueur dans les communautés juives d’Europe occidentale résultaient de synodes tenus à Rouen. Ainsi en allaient-ils des règles applicables dans les écoles rabbiniques, et de celles, dites des « maris absents », qui étaient applicables aux maris obligés, pour raison professionnelle, de s’absenter longtemps de chez eux.

Quant aux œuvres produites par les maîtres de l’Ecole de Rouen, elles eurent un retentissement considérable à travers l’Europe, qu’il s’agisse de l’Exode d’Abraham Ibn Ezra, du Grand Mahazor  illustré par Cresbia ou des tossafoth de Menahem Vardimas. Et, grâce à l’invention de l’imprimerie, la version du Talmud de Babylonie rédigée par Simson de Chinon assurera pendant longtemps au savoir talmudique des juifs de Normandie une prééminence dans toutes les écoles d’Europe centrale et orientale.

La montée des persécutions

Robert Courteheuse, successeur de Guillaume le Conquérant (mort en 1087), décide de participer à la première Croisade lancée par le pape Urbain II, laissant en gage la Normandie à son frère Guillaume le Roux. La ferveur de ses Croisés ne tarde pas à se tourner contre les juifs, accusés eux aussi d’être des « ennemis de Dieu ».

En septembre-octobre 1096, le Clos-aux-juifs rouennais est envahi et ses habitants massacrés. Des chroniqueurs contemporains comme Hugues de Flavigny ou Sigebert de Gembloux confirment que des pogroms comparables ont eu lieu un peu partout en France et en Allemagne, à Metz, Trèves, Cologne, Mayence, Prague et Ratisbonne.


En 1098 ou 1099, les juifs de Rouen qui ont échappé au massacre supplient le roi Guillaume le Roux, qui assure l’intérim de son frère Robert Courteheuse, d’accepter que les convertis de force reviennent à leur foi originelle. Ce que le roi accepte volontiers... moyennant finances.

Le rattachement de la Normandie à la couronne de France en 1204 ne modifie guère dans l’immédiat la situation des juifs rouennais. Soucieux de préserver l’autonomie de son royaume, Philippe Auguste reste en effet relativement insensible aux exhortations du pape Innocent‐III qui le pousse à dénoncer la culpabilité des juifs. Conformément à sa politique de respect des traditions locales, il s’efforce de garantir aux juifs rouennais les protections et privilèges qu’ils tenaient de la période ducale : l’obligation imposée aux juifs de porter un signe vestimentaire distinctif n’est pas appliquée.

Les successeurs de Philippe Auguste sont davantage sensibles aux pressions de l’Église. Durant cette période, les juifs de Rouen sont plus ou moins épargnés par ces exactions. Si le concile régional tenu à Rouen en 1231 leur impose finalement le port de vêtements distinctifs et d’un insigne spécial, le port réel de cet insigne n’est attesté qu’après 1269. Ce traitement privilégié doit beaucoup à l’archevêque Eudes Rigaud, ami de Saint-Louis.

Dans de nombreuses villes, dont Rouen, le départ de la première Croisade fut marqué par un pogrom contre les juifs et par la destruction de leurs lieux de culte.

Dans de nombreuses villes, dont Rouen, le départ de la première Croisade fut marqué par un pogrom contre les juifs et par la destruction de leurs lieux de culte.

La fin du judaïsme normand médiéval

Sous le règne de Saint-Louis (1234-1270), les persécutions contre les juifs s’intensifient et se poursuivent avec ses successeurs, Philippe III et Philippe le Bel, en raison des besoins financiers croissants qu’occasionnent les guerres contre l’Angleterre et la Flandre.

En 1276, l’Échiquier normand oblige les juifs à établir leur résidence dans les villes, sans doute pour faire respecter l’obligation imposée par Saint-Louis, en 1269, de porter la rouelle, un cercle jaune en velours ou en toile cousu sur le devant et le dos du vêtement. Cette interdiction d’habiter la campagne contribue à grossir la population de Rouen.

À la fin du XIIIe siècle, la communauté juive rouennaise conserve une position éminente bien que menacée. C’est ainsi que l’un de ses membres, nommé Calot, est désigné par Philippe le Bel comme procurateur des communautés juives du royaume. Il est notamment chargé de percevoir, pour le compte du roi, la taille prélevée sur les juifs, de plus en plus indispensable à l’effort de guerre, et plus généralement de répondre auprès du roi des affaires juives.

Dans les dernières années du XIIIe siècle, le quartier juif de Rouen se gonfle de nombreux réfugiés venus, soit d’Angleterre, soit des villages normands. Désormais, les juifs de Rouen n’échappent plus aux dures lois imposées à leurs coreligionnaires des autres régions, qu’il s’agisse de taxes - la taille levée en 1282 sur les juifs de France atteignait 60 000 livres -, de restrictions d’activités et, au final, de l’expulsion décidée en 1306.

1307 marque la fin du judaïsme rouennais médiéval en tant que communauté. Expulsés de la ville, les juifs rouennais perdent à jamais leurs droits de propriété sur le quartier juif, vendu à la ville, et sur les terres disséminées dans toute la banlieue.

En 1269, Saint-Louis oblige les juifs à porterla rouelle.En 1306, Philippe le Bel décide d’expulser tous les juifs de France et de réquisitionner leurs biens.

En 1269, Saint-Louis oblige les juifs à porterla rouelle.En 1306, Philippe le Bel décide d’expulser tous les juifs de France et de réquisitionner leurs biens.

Source : http://www.lamaisonsublime.fr/

Cet article a été initialement mis en ligne le 13/6/2016

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Passionnant. Pour l'édification des dieudosoraliens estimant que les Juifs n'ont pas leur place en France, comme crié lors de manifestations antisiomites.<br /> Sur ce thème, on peut lire le roman de Jean-Pierre Allali, Les Vengeurs de la Maison sublime.
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