L'Etat islamique vend des esclaves en ligne sur l'application Telegram
Mise à jour 11/7 22h: le titre original de l'article publié par La Stampa est : "Annunci-choc dell’Isis su Telegram per vendere le schiave yazide". Annonces-choc de l'Etat islamique sur Telegram pour vendre des esclaves yazidi
« Vierge. Belle. 12 ans. Son prix a atteint 12 500 $ et elle sera vendue très vite ».
On trouve cette annonce au milieu de dizaines d'autres annonces qui proposent au plus offrant, une portée de chatons, des armes ou du matériel militaire. Qu'il s'agisse d'un équipement militaire de camouflage ou d'une fillette ne fait aucune différence ! Ces messages sont postés sur Telegram, une application comme WhatsApp mais avec un niveau de protection des données tellement élevé que les décrypter est une mission impossible même pour le FBI. Celui qui a mis en lumière les ultimes atrocités perpétrées par l'Etat islamique contre la minorité Yazidi, est un homme qui se bat pour arracher aux hommes du Califat, les trois mille femmes et filles enlevées et transformées en esclaves sexuelles.
L'État islamique perd progressivement du terrain en Syrie, en Libye et en Irak mais son emprise sur les prisonniers ne se relâche pas et il utilise un mix de technologie et de barbarie. La traite des esclaves en 2016 est gérée par une application de Smartphone, il existe une base de données avec les photos des prisonnières accompagnées du nom de leur maître pour bloquer toute tentative d'évasion.
Le calvaire des Yazidi a commencé il y a exactement deux ans. Durant l'été 2014 les miliciens du califat ont conquis leurs villages dans le nord de l'Irak dans le but d'anéantir la minorité kurde. Depuis lors, environ 130 personnes par mois réussissaient à s'enfuir et à se mettre en sécurité grâce à l'aide des combattants kurdes. Mais depuis le mois de mai, le contrôle s'est intensifié et seul 39 prisonnières ont réussi à retrouver la liberté, selon les données fournies par le Gouvernement régional du Kurdistan. Toutes les esclaves sont répertoriées et si l'une d'entre elles essaye de s'échapper, son signalement est diffusé dans tous les check-points et immédiatement des miliciens se lancent à sa poursuite, raconte Mirza Danaï, fondateur de l'organisation humanitaire irako-allemande "Luftbrucke Irak".