Haine et médisance, Olivier YPSILANTIS

Publié le par danilette

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‟On croyait ce déshonneur (l’antisémitisme) définitif. Il n’était peut-être que provisoire. Ce qu’on prenait pour un acquis apparaît rétrospectivement comme un répit. Et c’est en France, le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre de Juifs, que la parenthèse se ferme de la façon la plus brutale. Des synagogues sont incendiées, des rabbins sont molestés, des cimetières sont profanés, des institutions communautaires mais aussi des universités doivent faire nettoyer, le jour, leurs murs barbouillés, la nuit, d’inscriptions ordurières. Il faut du courage pour porter une kippa dans ces lieux féroces qu’on appelle cités sensibles et dans le métro parisien ; le sionisme est criminalisé par toujours plus d’intellectuels, l’enseignement de la Shoah se révèle impossible à l’instant même où il devient obligatoire, la découverte de l’Antiquité livre les Hébreux au chahut des enfants, l’injure ‟sale juif” a fait sa réapparition (en verlan) dans presque toutes les cours d’école. Les Juifs ont le cœur lourd et, pour la première fois depuis la guerre, ils ont peur” écrivait Alain Finkielkraut, en 2003. Cet extrait ouvre son essai intitulé ‟Au nom de l’autre”, sous-titré ‟Réflexions sur l’antisémitisme qui vient”.

 

Je le redis, les pouvoirs politiques et les médias sont eux aussi responsables de ce qui s’est passé à Toulouse. Car ces pouvoirs et ces médias véhiculent sournoisement et doucereusement de l’antisionisme à longueur de journées. L’assassin de Toulouse est aussi le produit d’une certaine ambiance française. On n’avancera pas aussi longtemps que l’on refusera d’analyser ce fait, un fait qui explique que les médias auraient préféré que l’assassin soit un néo-nazi et non un musulman. A ce propos, ces médias, dans leur embarras, sont allés jusqu’à nous dire — le détail ne vous a pas échappé, je l’espère — que Mohamed Merah s’était rabattu sur des Juifs car il n’avait rien d’autre à se mettre sous la dent… Que ses cibles (des fonctionnaires de la police et de la justice, paraît-il) n’étaient pas disponibles et qu’en conséquence il avait choisi, un peu au hasard, une école juive, des enfants juifs.

 

Les Juifs, les Juifs d’Israël en particulier, montrent leurs larmes aussi peu que possible, c’est sans doute ce qui les empêche de marquer des points dans la guerre médiatique en cours. Chez les autres, on hurle, bras levés, on montre le cadavre et les caméras s’y attardent très complaisamment. Chez les Juifs, on cache la mort, on cache les cadavres. C’est ainsi. Imaginez un instant que les Israéliens exhibent leurs morts, à commencer par les enfants, comme le font ceux d’en-face : peut-être marqueraient-ils davantage de points dans cette guerre de l’image ; et encore, je n’en suis même pas sûr… Mais ce faisant, ils se trahiraient, ils renieraient l’un des socles de leur culture, une certaine attitude devant la mort.

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Publié dans Olivier Ypsilantis

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