Il Foglio : Des « crapules » intellectuelles contre Israël
Traduit par Menahem Macina http://www.debriefing.org/30798.html
Le vandalisme anti-israélien partisan est sur la même ligne de protestation. Celle qu'illustrent la trentaine de militants qui ont interrompu, à deux reprises, un concert de l'Orchestre philharmonique d'Israël, sous la direction de Zubin Metah, donné jeudi au Royal Albert Hall de Londres. L'antenne de la BBC, qui assurait la retransmission de la soirée sur le troisième canal radiophonique durant la manifestation, a interrompu le direct et présenté ses excuses aux auditeurs.
Ensuite, il y a eu un autre acte de crapulerie, plus grave, subtil, perfide : celui dont s'enorgueillit le sociologue Zygmunt Bauman, philosophe du « la modernité liquide » [3], la star des classes bavardes italiennes [les journalistes], « l'un des plus grands penseurs vivants ». Dans une interview à un hebdomadaire polonais, Politika, Bauman a affirmé qu'« Israël exploite l'holocauste pour légitimer des actes inacceptables », et que la barrière de sécurité érigée par Jérusalem pour protéger ses citoyens est l'équivalent du Ghetto de Varsovie.
Il ne s'agit pas d'une boutade mais d'une idée qui circule dans l'intelligentsia européenne depuis des années. En 1982, c'est le Premier ministre socialiste grec, Andreas Papandréou, qui, le premier, a comparé Israël aux nazis. Puis, ce fut le tour de Norbert Blum, ministre allemand du travail, qui accusa Israël de mener contre les Palestiniens une « Vernichtungskrieg », expression nazie de la guerre d'extermination. Cette idée a été exprimée par le prix Nobel José Saramago, qui compara Ramallah à Auschwitz. Jusqu'au journal norvégien Dagbladet qui, au cours de la guerre du Liban en 2006, a caricaturé le Premier ministre, Ehoud Olmert, sous les traits d'Amon Goeth, commandant SS de la « Liste de Schindler ».
Maintenant c'est le célèbre sociologue Bauman qui compare une barrière provisoire – qui a arrêté des terroristes-suicide et permis de reprendre les négociations [palestino-israéliennes] –, au ghetto dans lequel 400 000 juifs polonais furent enfermés avant d'être exterminés dans les chambres à gaz de Treblinka. Bauman ne fait pas dans l'humanitaire, il dit : « Israël mérite de finir comme les nazis ».
La question de l'état de siège existentiel dans lequel se trouve l'Etat d'Israël devient véritablement le critère moral de différenciation qui permet de juger de la santé ou de la perversion intellectuelles de nos maîtres à penser et des classes dirigeantes occidentales. [4].
© Informazione Coretta – © Il Foglio
[3] « La modernité liquide, du sociologue polonais Zygmunt Bauman, est un texte intéressant qui propose une analyse claire et ponctuelle des changements qui traversent nos sociétés en ce début de siècle ». Extrait de la recension (en italien) de ce livre de 2003, par Emiliano Maini, sur le site Kainos.
[4] J'ai mis en rouge cette définition du procès inique fait, de nos jours, par les nations et les organisations acharnées à la disparition d'Israël. Je la considère comme une version profane remarquable de l'expression de l'apôtre Paul (1 Timothée 4, 2) : « des menteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur conscience ».