Iran : la fin du régime des mollah pour bientôt ?
Voici un petit condensé de la situation en Iran d'après Iran-resist. Je vous conseille de lire leurs analyses très détaillées dans lesquelles ils accusent les Etats-Unis d'avoir toujours été les alliés du régime pour différentes raisons que je vous laisse découvrir sur leur site. Il est intéressant d'avoir une vision complètement originale de ce qui se passe mais ce qui m'intéresse particulièrement c'est la confirmation que la population iranienne n'en peut plus, manifeste un rejet total des pratiques religieuses de l'islam (d'après d'autres analyses la majorité des Iraniens seraient laïques) et semble prête pour un grand bouleversement qui pourrait être radical et aurait des répercussions positives pour l'ensemble du Moyen-Orient.
Que se passe-t-il en Iran d'après le site www.iran-resist.org lié à Reza Pahlavi
En 2011 février 2011, les Pasdaran (corps armé chargé de la sécurité des dirigeants et du maintien des institutions) avait boycotté l’anniversaire du retour de Khomeiny en Iran, puis l’anniversaire de l’adhésion des officiers à Khomeiny et enfin l’anniversaire de la révolution le 11 février. Ils montraient qu’ils ne tenaient pas à la survie du régime. Le peuple pouvait espérer leur passivité en cas de soulèvement. Dès le second boycott, la fausse opposition interne du régime, le Mouvement Vert, qui est dirigé par deux hauts responsables du régime, avait alors appelé à des manifestations à des dates symboliquement porteuses des valeurs islamiques et révolutionnaires afin de prendre la direction d’un soulèvement désormais potentiellement possible ou du moins placer des gens du régime dans un gouvernement de transition pour qu’ils puissent sauver toute la fratrie au pouvoir.
Le peuple avait boycotté ces manifestations, mais avait manifesté à l’occasion de la Fête du Feu, un événement interdit par le régime et le clergé pour montrer ses priorités. La fête coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran laïque. Les Pasdaran avaient alors agi conformément à ce qu’ils avaient laissé supposer en refusant de participer à la répression de cette fête. Cela a sapé la confiance des derniers collaborateurs du régime (services secrets, brigade de Qods, hommes d’affaires) en son avenir.
Ce fut le début d’une crise . Dès le lendemain, des centaines de collaborateurs du régime se sont mis à vendre leurs actions et leurs biens immobiliers pour acheter de l’or afin de préparer leur fuite ou éviter qu’on leur enlève des biens acquis grâce au régime. La bourse s’est effondrée, l’or a en revanche connu une flambée phénoménale, la hausse quasi quotidienne de son taux qui est devenue l’indice de la non-viabilité du régime. La situation était un appel à tous les serviteurs du régime, même les plus insolvables, de retourner leur veste tant qu’il était encore le temps.
Le régime a tenté de mettre en scène de grands rassemblements pour prétendre qu’il avait des réserves pour remplacer les Pasdaran, mais la foule n’a pas été au rendez-vous. Il a alors tenté de calmer les achats en augmentant l’offre d’or. Cela n’a pas eu l’effet escompté car il ne s’attaquait à la cause du problème qui était son manque de force pour résister à un soulèvement. Incapable de trouver un remplaçant pour les Pasdaran, le régime avait alors assimilé les achats à une spéculation maffieuse avant de menacer les acheteurs de pendaison pour qu’ils arrêtent cette conduite qui fragilisait tout le système. Mais cela n’a pas calmé la ruée vers l’or car le régime ne pouvait pas attenter à la vie de ses derniers partisans, il aurait précipité sa fin. Cela a seulement convaincu les gens paniqués que le régime l’était aussi : l’épidémie a même gagné le marché de devises. Le régime a alors reculé en remplaçant les menaces par une offre massive d’or. Il admettait alors qu’il était vaincu. On a alors assisté à une augmentation de la dissidence : le régime n’a même pas pu organiser correctement la Journée des forces armées. [...]
En 2012, Washington a forcé les Européens à cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, amplifier ces crises de confiance et ainsi épuiser le régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé dans la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime à Neyshabur, des appels à la grève générale au Bazar et des attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.
Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.
Au cours des dernières semaines, le boycott phénoménal des mosquées pendant le Ramadan, le boycott massif de la Journée de Qods et d’Eyd Fetr ont confirmé la chute drastique du nombre des partisans du régime. Le régime a alors focalisé sa propagande sur l’organisation à Téhéran du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) au cours duquel il devait obtenir la présidence tournante du Mouvement pour 3 ans. Il espérait rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines ! Il avait évoqué la signature de dizaines de grands contrats capables de compenser la récente rupture des Chinois. Les mollahs espéraient aussi d’utiliser le Sommet pour agiter la rue arabe contre les Etats-unis et contre Israël afin de retrouver leur leadership de l’opinion musulmane. [...]
Il semble que les mollahs veulent partir en échange de garanties de sécurité physiques (pas de poursuites) et financières (pas de saisies). [...]
Le mercredi 5 septembre, Washington a cessé de s’opposer à l’action de Reza Pahlavi : ce dernier a pu enfin diffuser son appel à l’union nationale de toutes les forces hostiles au régime y compris les éléments issus du régime (même les simulateurs) ou des islamo-BCBG de Washington. Certains ont critiqué cette ouverture, mais il a réussi un exploit. [...]
Au même moment, le Canada, nouvel allié des Etats-Unis a alors porté un coup au moral des dirigeants en annonçant qu’il avait inscrit « le régime sur sa liste des entités terroristes », laissant supposer la saisie des très importants avoirs des dirigeants (notamment Rafsandjani) sur son territoire. Le Canada a également annoncé la fermeture immédiate de son ambassade en Iran et l’expulsion de tous les diplomates du régime. Par cette mesure, Washington a également paniqué les derniers compagnons du régime car ils ont suivi l’exemple de leurs dirigeants en investissant leurs fortunes au Canada.
Cette semaine, le régime allait connaître une nouvelle panique interne. Il devait la calmer par tous les moyens.
En milieu de cette semaine, le régime devait organiser de grands processions en hommage au 5e Imam chiite. En raison du boycott des évènements religieux par le peuple et les Pasdaran, il a oublié de se focaliser sur cet événement qui pouvait mettre en valeur ses problèmes.
Mais le régime a alors eu une épreuve de plus : un film a insulté le prophète Mahomet et il n’y a eu qu’une centaine de manifestants à Téhéran, moins de 300 en tout dans l’ensemble du pays… Voici les images d’une nouvelle semaine d’échecs pour le régime et ses derniers partisans.
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