Jules Hoffmann, un Français, a décroché ce lundi le prix Nobel de médecine. Qui est-il, et en quoi consistent ses recherches ?
Atlantico : Jules Hoffmann, un Français, a décroché ce lundi le prix Nobel de médecine. Qui est-il, et en quoi consistent ses recherches ?
Jean-François Bach : Jules Hoffmann est un chercheur d’origine luxembourgeoise. Il a rejoint la France lorsqu’il était en thèse, puis a effectué toute sa carrière au CNRS à Strasbourg. C’est un chercheur remarquable, ce qui ne vous surprendra pas vu l’actualité, un esprit très original et une personnalité très chaleureuse et sociable.
Il a fait des découvertes formidables dans le domaine de l’immunité, et plus spécialement l’immunité innée, c’est-à-dire la première barrière de défense contre les agents infectieux.Quand vous êtes exposé à des bactéries, la plupart du temps vous vous en débarrassez très vite, en quelques heures, parce qu’un système immunitaire les élimine. Ce système immunitaire, on ne savait pas très bien comment cela marchait, et grâce aux travaux de Jules Hoffmann on sait maintenant qu’il y a des molécules précises, des récepteurs qui se chargent de cette fonction essentielle.
Il a fait ces découvertes sur la mouche, ce qui peut paraître curieux, mais en réalité c'est somme toute plutôt logique car la mouche et l’homme partagent les mêmes systèmes de reconnaissance. L’évolution après les a beaucoup fait évoluer, on n’a pas la même taille ni les mêmes comportements, on a n’a pas non plus tout à fait le même système immunitaire, néanmoins pour cette première barrière de défense, il s'agit de la même chose.
Cette découverte a-t-elle apporté quelque chose de totalement nouveau ?
Elle a changé complètement notre compréhension du système immunitaire inné. Les travaux de Hoffmann ont permis de démontrer l’extrapolation à l’homme de ces constatations sur un animal, d’où le prix Nobel.
D’un point de vue pragmatique cette découverte va améliorer la prise en charge d’infections. A la fois quand on voudra mieux stimuler les réponses immunitaires,comme dans les vaccins ou contre le cancer, ou au contraire lorsqu’on voudra protéger des maladies dues à des réactions d’hyper immunité, comme les maladies auto-immunes, le diabète, la sclérose en plaque, le lupus, les allergies ou même le rejet des greffes.
Cette attribution du prix Nobel montre-t-elle une excellence française dans le domaine de la recherche biologique et médicale ? lire la suite sur le site Atlantico