L'Etat palestinien et ses réfugiés juifs, Moshe Arens
Galila pour Israël-Chroniques-En-Ligne
Sharon a mené aussi une opération de nettoyage ethnique dans le vaste bloc des colonies juives du Gush Katif, en utilisant les Forces de Défense d'Israël pour déraciner par la force 8000 résidents et agriculteurs juifs de leurs terres.
Maen Areikat, "l'ambassadeur" de l'Organisation de libération de la Palestine aux Etats-Unis, a annoncé la semaine dernière que l'Etat palestinien, pour laquelle l'OLP fait la demande de reconnaissance par les Nations Unies, doit être libre de Juifs.
Cela signifie vraisemblablement que les zones que l'OLP considère comme faisant partie de l'Etat palestinien devront être débarrassées de tous les Juifs qui y résident à l'heure actuelle.
En d'autres termes, la zone doit être nettoyée ethniquement. Les nations qui ont l'intention de voter pour l'admission de cet Etat palestinien à l'ONU, à l'Assemblée générale de l'ONU ou au Conseil de sécurité de l'ONU, vont voter pour une telle opération de nettoyage ethnique.
Il peut y avoir certains Etats membres de l'ONU, parmi les nations musulmanes, qui sont aujourd'hui vidées de toute présence juive sur leur territoire et qui ont l'intention de poursuivre cette voie. Faire adhérer à l'ONU un pays de plus qui est déterminé à se débarrasser des Juifs et garder son territoire exempt de Juifs présente vraisemblablement aucun problème moral pour eux quand viendra le moment de voter - et ce sera peut-être même un complément bien accueilli à leur "Club".
Mais, Qu'en est-il des autres Etats membres de l'ONU? Que dire des pays de l'Europe qui, il n'y a pas si longtemps, sous domination allemande durant la Seconde Guerre mondiale, ont été nettoyés et parfois ont aidé à nettoyer leur pays des Juifs? Est-ce que ce vote ne représente pas un dilemme moral pour eux? Ce serait intéressant de s'y attarder.
Que les Palestiniens - qu'il s'agisse de ceux qui sont dirigés par Mahmoud Abbas, qui présente la demande d'adhésion à l'ONU, ou ceux qui sont dirigés par le Hamas à Gaza, qui sont opposés à cette demande - ne veulent voir aucun Juif sur leur terre est répugnant, mais pas surprenant. Ce qui est, à première vue surprenant, c'est qu'ils croient que cette attente est effectivement réaliste, que c'est faisable.
Ils sont peut-être encouragés par le fait que certains de la gauche israélienne appellent au déracinement des Juifs qui résident au-delà des lignes d'armistice israéliennes-jordaniennes de mars 1949
Non moins surprenant est que l'administration actuelle à Washington, quoi qu'opposée à l'initiative d'Abbas à l'ONU, semble avoir trempé dans ce concept, dans son insistance a ce que toutes les activités de construction israélienne au-delà des lignes d'armistice doivent cesser.
Certaines parmi les nations européennes, qui sans doute ne voulent pas s'impliquer, semblent suivre les points de vue de Washington sur ce sujet.
Mais en réalité, il n'y a aucune raison d'être surpris. Ariel Sharon, premier ministre d'Israël en 2006, a mené aussi une opération de nettoyage ethnique dans le vaste bloc des colonies juives du Goush Katif, en utilisant les Forces de Défense d'Israël pour déraciner par la force 8000 fermiers juifs de leurs terres.
Si cela a pu être fait dans la bande de Gaza, pourquoi cela ne pourrait-il pas être fait en Judée et Samarie et à Jérusalem-Est, peut-être atténué par quelques "échanges de terres" avec les Palestiniens?
En fait, le successeur de Sharon en tant que Premier ministre, Ehoud Olmert, dans les jours grisants, quand il croyait encore qu'il allait mener Israël à la victoire lors de sa malheureuse aventure de la deuxième guerre du Liban, a déclaré que sa prochaine étape, après sa «victoire» au Liban serait le déracinement des colonies juives en Judée et Samarie. Bien sûr, la fin misérable de l'opération au Liban a changé tout cela.
Il est incontestable, cependant, que le "désengagement" de Gaza par Sharon a laissé sa marque sur les attentes et les demandes ultérieures des Palestiniens. Encouragés par les déclarations de Washington, M. Abbas a refusé de négocier avec Israël tant que toutes les activités de construction au-delà des lignes d'armistice de1949 n'auront cesse, et sauf si Israël est prêt pour un accord qui serait basé sur ces lignes d'armistice.
Et aujourd'hui, il va à l'ONU. L'ironie de la situation est que le "désengagement" de Gaza par Sharon , dont beaucoup croyaient être une étape vers la réconciliation israélo-palestinienne, est réellement devenu une pierre d'achoppement, une idée implantee dans l'esprit des Palestiniens que le nettoyage ethnique des Juifs dans les zones au-delà des lignes d'armistice est réaliste alors que tous ceux qui sont familiarisés avec la scène politique israélienne savent que ce qui s'est passé dans le Gush Katif ne va pas se reproduire.
C'est cette idée fausse palestinienne, et rien d'autre, qui a empêché la reprise des négociations israélo-palestiniennes au cours des deux dernières années. L'initiative palestinienne à l'ONU marque le report indéfini de ces négociations, pour le moment.