La chute prévisible du monde islamique, Guy Millière

Publié le par danilette

Hamed Abdel-SamadHamed Abdel-Samad.

http://www.les4verites.com/La-chute-previsible-du-monde-islamique-3543.html

Je viens de découvrir, par le biais d’entretiens qu’il a accordés à la presse allemande, un homme appelé Hamed Abdel-Samad.

J’ai lu, depuis, ses écrits. Ceux-ci énoncent ce que d’autres analystes de l’islam énoncent de­puis longtemps. Ce qui le rend particulièrement intéressant, néanmoins, est qu’il fait partie de ces musulmans qui ont, par une démarche intellectuelle et des recherches personnelles, décidé de quitter l’islam.
C’est aussi qu’il vient d’un pays qui est au cœur de l’islam radical tel qu’il se développe depuis quelques décennies et qui est, en outre, au centre de l’actualité la plus brûlante, l’Égypte.

C’est enfin qu’il est particulièrement bien placé pour connaître l’islam de l’intérieur, puisqu’il est le fils d’un imam, et qu’il a été élevé par son père jusqu’à sa majorité.

Dans un premier livre, publié en 2009, Mein Abschied vom Himmel (Mes adieux au ciel), Hamed Abdel-Samad, tout en narrant sa propre trajectoire, explique pourquoi il existe une impossibilité pour l’islam et les musulmans de s’adapter à la civilisation occidentale.

D’une part, dit-il, l’islam est un système fermé, qui prétend en­clore en lui toutes les connaissances. Ce qui l’empêche fondamentalement d’accepter d’autres façons de faire et de s’y adapter. Ce qui empêche aussi les musulmans d’accepter le savoir occidental en tant que tel. D’autre part, poursuit-il, l’islam se définit comme une doctrine de supériorité et de suprématie. Dès lors, un musulman ne peut que considérer ses façons de faire comme meilleures, et la prétention à vouloir lui apporter des surcroîts de savoir comme une façon de l’humilier.

Abdel-Samad dit avoir lui-même vécu ce type de réactions, avant de réfléchir davantage, et il ajoute avoir rencontré ces réactions chez de nombreux jeunes gens de sa génération. Il en dé­duit une conflictualité croissante entre populations européennes et musulmanes. Il explique ainsi les difficultés scolaires et les taux de délinquance élevés des populations musulmanes dans de nombreux pays d’Europe. Mais aussi l’état de sous-développement économique, politique et culturel du monde musulman en général.

Il propose une réponse à laquelle il donne une mince chance : l’émergence d’un « islam allégé » – que j’appelle islam modéré : un islam sans la lecture du Coran, sans la charia, réduit à la foi en Dieu et à la prière.

Dans un deuxième livre, récemment paru, Der Untergang der islamischen Welt : Eine Prognose (La chute du monde islamique : une prévision), Abdel-Samad passe à une analyse plus précise du monde musulman, particulièrement utile en ce moment.

Dans l’état actuel des choses, dit-il, le monde musulman n’est pas réformable. La démocratie et l’État de droit y sont inconcevables parce qu’incompatibles avec l’islam tel qu’il est. Le développement économique n’aura pas lieu.

Dès lors, quand le monde sera passé à d’autres sources d’énergie et que le pétrole et le gaz naturel seront devenus inutiles
, ce qui est prévisible à l’horizon de deux ou trois décennies, un effondrement du monde musulman dans son ensemble est tout à fait prévisible, avec son cortège d’émeutes et de violence extrême.
« Le monde islamique entrera dans une immense régression », note-t-il. Cette régression s’accompagnera d’une rage exacerbée vis-à-vis du monde occidental, et de flux migratoires accentués en direction de l’Europe qui, à ce moment, aura en son sein des populations musulmanes deux fois plus nombreuses qu’aujourd’hui, et qui sera en situation de déclin économique.

Ce qu’on peut constater est que les dirigeants politiques en place en Europe aujourd’hui n’anticipent pas du tout, et que ceux qui font des pronostics proches de ceux d’Abdel-Samad ne sont pas écoutés. J’ai déjà dit ici que je ne voyais pas venir de sursaut, puisque d’un côté il y aura une population jeune et frustrée, et de l’autre une population plus vieille et moins encline à se battre.

Je souhaite un débat clair et sans circonvolutions sur l’islam et l’Europe. Je crains que ce débat n’ait pas lieu, malgré ce qui se passe aujourd’hui dans le monde musulman. Quand Goebbels entendait le mot culture, il sortait son revolver. Quand les gouvernants européens aujourd’hui entendent les mots « débat clair sur l’islam », ils sortent leur police de la pensée et la convocation au tribunal suit en général…
Guy Millière


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