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Je me souviens du témoignage personnel que je n'ai jamais oublié, de Madame Pariente, une femme israélienne rencontrée à Jérusalem, une juive corse, qui m'avait parlé il y a de nombreuses années, de l'arrestation de sa famille. Elle m'avait raconté qu'elle se trouvait avec un groupe de Juifs, internés à l'intérieur d'un village. Tous les jours les habitants venaient leur apporter de quoi manger, les réconforter, leur passer à travers les grilles (?) toutes sortes de choses mais surtout leur parler et grâce à ce mouvement collectif de solidarité, ils n'ont jamais été maltraités. Je ne me souviens plus malheureusement de tous les détails...

1) Voici le témoignage de Paul Silvani, ancien directeur du journal La Corse :

 

2) Voici l'article signalé par Didier Long, du journal corse : www.corsenetinfos.fr/La-Corse-Ile-des-Justes

 

Peux-t-on dire que les Corses ont été des héros très discrets pendant la seconde guerre mondiale ? En 1941, Hitler et Pétain intensifient la politique anti-juive.  Comme toutes les préfectures, la Corse reçoit les ordres du Gouvernement de Vichy de rafler dans un premier temps les Juifs étrangers, en zone libre, puis en zone occupée. Mais alors pourquoi la Corse est-elle le seul département de France qui n’a arrêté  ni déporté de juifs, « sauf peut-être un, accidentellement », comme le dit l’avocat et historien, Serge Klarsfeld ? Le documentaire " La Corse, Ile des Justes" d'André et Clémentine Campana qui sera diffusé le 14 Avril sur France 5 *** dans "La Case du siècle" apportera peut être un début de réponse
 
Mur des Justes, Mémorial de la Shoah à Paris (Dr)
Mur des Justes, Mémorial de la Shoah à Paris (Dr)
Un début de réponse avait déjà été donné en  Octobre 2010, l’association « Hommage aux villages de France »,  regroupant des enfants et des familles de Juifs ayant été sauvés pendant la guerre, a rendu hommage au village de Canari, dans la Cap Corse, pour avoir sauvé des familles de Juifs pendant la guerre. Une association juive de Bastia a voulu aller encore plus loin en demandant la reconnaissance de la Corse comme « île des Justes » auprès du mémorial de Yad Vashem en Israël, seule instance à décerner le titre de « Juste parmi les Nations ». 

Polémique 
Une polémique s’est engagée depuis quelques années entre les « pour » et les « contre », entre témoins et historiens. Les réalisateurs ont mené l’enquête. 
Loin des polémiques, on découvre l’attitude surprenante d’un préfet et de son administration, qui a détourné  les ordres de Vichy concernant la politique anti-juive. 
A travers un « road-movie corse », de village en village, de ville en ville, on découvre des Corses pétris d’émotions, qui ont accueilli et protégé des Juifs pendant la guerre « parce que c’était normal », et qui donnent une grande leçon d’humilité : « Les Corses, dans leur ensemble, ont considéré que l’on touchait à une part d’eux-mêmes ». 
On découvre également un pan de l’histoire, Corse, encore inconnu : Pascal Paoli et Napoléon, qui avaient déjà transformé l’île des bergers et de montagnards en une république moderne et démocratique dès le siècle des lumières, sont les premiers à donner aux Juifs un statut à part entière, sans compter l’assimilation réussie des juifs « Marranes » du 16ème siècle, parmi lesquels on trouve des noms célèbres en Corse : Les Zuccarelli, les Giacobbi, les Siméoni et bien d’autres. 

Serge klarsfeld : " Je dis oui " 
Alors, la Corse, île des justes ? Depuis deux ans, la polémique fait rage. Dès le début du film, le décor est planté… 
Pour l’historien Sylvain Grégori, la réponse est négative : « Un territoire ne peut pas recevoir le titre de juste et par ailleurs, il est peu probable que les corses dans leur ensemble aient protégé les juifs pendant la guerre ». 
Noëlle Vincensini, ancienne déportée, présidente de l’association anti-raciste « Ava basta », n’est pas d’accord : « île des Justes, c’est un peu exagéré parce que la Corse a connu nombre de collaborateurs, mais, ajoute-t-elle, ce qui a dominé chez les Corses, c’est le sentiment de protection de la population par rapport aux juifs ». 
Serge klarsfeld, avocat, historien, président de l’association des fils et filles de déportés, lui est très net : « île des justes ? Je dis oui. Car la Corse est le seul département français qui n’ait pas connu de déporté, sauf un, mais c’est accidentel ».  LIRE LA SUITE

Lire aussi l'histoire extraordinaire du Consul général de Turquie, Beli Arbel (qui porte un nom juif "Arbel") qui délivra des passeports turcs avec l'aide du sous-préfet Pierre-Henry Rix
Article en lien : Les Corses et les Juifs

 

Tag(s) : #Shoa, #France, #Tikoun Olam, #Monde juif
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