Je me souviens du témoignage personnel que je n'ai jamais oublié, de Madame Pariente, une femme israélienne rencontrée à Jérusalem, une juive corse, qui m'avait parlé il y a de nombreuses années, de l'arrestation de sa famille. Elle m'avait raconté qu'elle se trouvait avec un groupe de Juifs, internés à l'intérieur d'un village. Tous les jours les habitants venaient leur apporter de quoi manger, les réconforter, leur passer à travers les grilles (?) toutes sortes de choses mais surtout leur parler et grâce à ce mouvement collectif de solidarité, ils n'ont jamais été maltraités. Je ne me souviens plus malheureusement de tous les détails...
1) Voici le témoignage de Paul Silvani, ancien directeur du journal La Corse :
2) Voici l'article signalé par Didier Long, du journal corse : www.corsenetinfos.fr/La-Corse-Ile-des-Justes
Polémique
Une polémique s’est engagée depuis quelques années entre les « pour » et les « contre », entre témoins et historiens. Les réalisateurs ont mené l’enquête.
Loin des polémiques, on découvre l’attitude surprenante d’un préfet et de son administration, qui a détourné les ordres de Vichy concernant la politique anti-juive.
A travers un « road-movie corse », de village en village, de ville en ville, on découvre des Corses pétris d’émotions, qui ont accueilli et protégé des Juifs pendant la guerre « parce que c’était normal », et qui donnent une grande leçon d’humilité : « Les Corses, dans leur ensemble, ont considéré que l’on touchait à une part d’eux-mêmes ».
On découvre également un pan de l’histoire, Corse, encore inconnu : Pascal Paoli et Napoléon, qui avaient déjà transformé l’île des bergers et de montagnards en une république moderne et démocratique dès le siècle des lumières, sont les premiers à donner aux Juifs un statut à part entière, sans compter l’assimilation réussie des juifs « Marranes » du 16ème siècle, parmi lesquels on trouve des noms célèbres en Corse : Les Zuccarelli, les Giacobbi, les Siméoni et bien d’autres.
Serge klarsfeld : " Je dis oui "
Alors, la Corse, île des justes ? Depuis deux ans, la polémique fait rage. Dès le début du film, le décor est planté…
Pour l’historien Sylvain Grégori, la réponse est négative : « Un territoire ne peut pas recevoir le titre de juste et par ailleurs, il est peu probable que les corses dans leur ensemble aient protégé les juifs pendant la guerre ».
Noëlle Vincensini, ancienne déportée, présidente de l’association anti-raciste « Ava basta », n’est pas d’accord : « île des Justes, c’est un peu exagéré parce que la Corse a connu nombre de collaborateurs, mais, ajoute-t-elle, ce qui a dominé chez les Corses, c’est le sentiment de protection de la population par rapport aux juifs ».
Serge klarsfeld, avocat, historien, président de l’association des fils et filles de déportés, lui est très net : « île des justes ? Je dis oui. Car la Corse est le seul département français qui n’ait pas connu de déporté, sauf un, mais c’est accidentel ». LIRE LA SUITE