La Méditerranée orientale en surchauffe par Léon Rozenbaum
Le "printemps arabe" a débouché sur un été politique torride et un automne menaçant.
L'été vrai, celui de l'air, des nuages et du vent, a d'ailleurs été plutôt frais cette année en Israël. Comme d'habitude les "experts" occidentaux, les bavards du "Monde" et de la presse nourrie à l'AFP, donc esclave des illusions de "grandeur musulmane"(1) centenaires du Quai d'Orsay, et celle des "étranges lucarnes" européennes n'ont rien compris et déversé des torrents d'incongruités.
Nous, les Israéliens, étions déjà coupables de ne pas participer de l'enthousiasme général devant l""éveil de la démocratie arabe".Nous avions de bonnes raisons de craindre que l'écroulement du pouvoir fort de Moubarak qui certes n'était pas l'idéal, mais avait le mérite de tenir en gros les traités de paix et la stabilité, ne profite en dernière analyse qu'aux "frères musulmans", seule force politique d'opposition réellement organisée en Egypte et ne conduise, à terme, à l'émergence d'un immense voile vert brun rétrograde sur l'ensemble des pays arabes.
Or, ce qui se passe est peut-être encore plus grave. L'État égyptien est actuellement décomposé. La junte militaire transitoire a peur de son ombre. Son autorité n'est pas réelle aux marches de ce grand pays et notamment au Sinaï d'où émanent de plus en plus souvent des attaques armées contre de paisibles citoyens israéliens circulant sur leurs routes et qui sont le fait autant de Gazaouis infiltrés que d' Egyptiens.
Au Caire même, une foule déchaînée a pu envahir l'ambassade d'Israël d'où une petite équipe de gardes israéliens n'a dû son salut qu'à une intervention personnelle du Président des Etats–Unis d'Amérique, gros contributeur au budget égyptien. In extremis, un commando égyptien a réussi à exfiltrer les Israéliens menacés de lynch.
Toute une partie de cette nuit de fureur insane, le Général Tantaoui, chef de la junte, ne répondait pas aux appels angoissés du Premier Ministre Netanyahu. Tantaoui avait manifestement peur pour sa peau: en temps de crise le seul fait de converser avec le premier Ministre de l'Etat Juif pouvait, dans l'atmosphère antisémite qui s'est développée là-bas, le mettre personnellement en danger! Personne ne semble percevoir l'innommable scandale moral que cela constitue. Lire la suite