Le naufrage idéologique de L’Arche et ce qu’il révèle sur l’état du judaïsme de France, Pierre Itshak Lurçat
Source : vudejerusalem via leblogdenoach
Le décès de Roger Ascot, survenu juste après l’annonce de la reparution de l’Arche, le « mensuel du judaïsme français », avait quelque chose de symbolique qui n’a pas échappé à plusieurs observateurs. La « fin d’une époque », ou peut-être la fin d’une certaine manière d’être Juif en France ? Pour ma part, j’y ai vu surtout la fin d’un certain judaïsme de gauche 1 relativement ouvert et tolérant que Roger Ascot incarnait à mes yeux, et qui a largement laissé la place à l’arrogance et à l’aveuglement des « intellectuels juifs de gauche » médiatiques, dont l’exemple le plus réussi – jusqu’à la caricature – est évidemment l’inénarrable BHL…
Lorsque nous avions appris que L’Arche interrompait sa parution, il y a quelques mois, j’ai éprouvé comme beaucoup un sentiment de tristesse. En tant que journaliste tout d’abord, car je sais combien il est difficile de faire vivre un magazine. En tant que lecteur aussi, car je me suis souvenu du temps où j’étais abonné de L’Arche, à l’époque déjà lointaine de Roger Ascot. Je faisais alors partie des « sionistes du dimanche » qui trouvaient dans ce magazine des informations, un lien ténu avec le judaïsme et une tribune pour envoyer des lettres de lecteurs…
Bien des années plus tard, vivant à Jérusalem, j’ai retrouvé L’Arche, celle de Meir Weintrater, avec un visage différent : toujours la même tendance politique générale, mais plus engagée, dans le combat contre l’islamisme notamment, grâce aux articles publiés avec l’aide de MEMRI. L’annonce d’une « nouvelle Arche » dirigée par un collaborateur de la Règle du Jeu, la revue très parisienne de Bernard-Henry Lévy, le philosophe-guerrier-conseiller du prince, pouvait laisser craindre le pire… Et c’est bien le pire qui s’est produit !