Ne saluons pas Charlie Hebdo, Marcoroz
Une fois de plus, un certain nombre d'adeptes de cette « magnifique religion » dont « la charia ne fait pas partie », comme nous le précise le grand
spécialiste des religions Jean-Marc Morandini, donnent un faux prétexte – un film dont personne n'avait entendu parler – à leur déchaînement de haine et de violence.
Une fois de plus, on aura pu remarquer le vice d'un grand nombre de journalistes français qui ont repris à leur compte la fable selon laquelle ledit film serait la cause de ce déchaînement.
Ils ne se sont pas gênés, non plus, pour amplifier de façon perverse la rumeur sans fondement concernant l'auteur du film, supposé juif voire israélien.
Résultat, des créatures à deux pattes ont défilé sur les Champs-Élysées en appelant au meurtre des Juifs – en toute impunité. Résultat, un engin explosif vient de ravager une épicerie cachère à Sarcelles, faisant un blessé. Et ce n'est sans doute pas terminé.
Une fois de plus, un journal satirique douteux prétend montrer l'exemple en publiant des caricatures du bédouin hargneux et analphabète.
Il est bien dommage qu'il s'y prenne de façon si équivoque, pour ne pas dire plus. D'ailleurs, il faut en dire plus.
Une fois de plus, nombre d'entre nous tombent dans le panneau. Pourtant, le dessin de couverture, à lui seul, devrait nous faire bondir. Le Juif religieux en caftan, chapeau et papillotes est présenté comme l'équivalent (et accessoirement, le comparse) de l'intégriste musulman. Est-ce que les Juifs en général, ou les juifs orthodoxes ou « ultra » en particulier, se prétendent « intouchables » comme ce dessin l'affirme ? Est-ce que les Juifs se livrent à des accès de violence en prétextant qu'un film ou un dessin les insulte ?
Est-il normal, et est-il sain d'associer ainsi, de manière systématique, le signe juif à toute controverse concernant la religion musulmane ou les musulmans de France ?
Qu'on ne s'y trompe pas, le procédé est tout à fait délibéré. Il vise à suggérer que les deux religions se valent, et ainsi, à relativiser la violence islamiste et la menace qu'elle représente, mais il contribue, par là même, à marginaliser les Juifs aux yeux du public.
Cette prétendue provocation reste finalement très politiquement correcte.
N'oublions pas que Caroline Fourest, fausse adversaire de l'islamisme dont elle sert les intérêts, et vraie contemptrice du judaïsme, a longtemps été rédactrice et plus récemment responsable de ce journal.
Les Juifs qui saluent Charlie Hebdo pour cette dernière livraison n'ont décidément rien compris.