Soutenir Pierre-André Taguieff
[Je rappelle à ceux qui l'ignorent que Pierre-André Taguieff n'est pas juif.]
La pointe polémique épinglée par les délateurs, si elle sollicite bien la métaphore du « serpent venimeux » (d’inspiration voltairienne), ne relève en aucune manière de la stigmatisation d’un groupe humain. Elle exprime l’indignation sincère d’un citoyen devant les appels à la haine (« Israël assassin !) et à la discrimination (campagne BDS) lancés contre l’État juif par des personnages publics parfois estimables qui, sur ce « front », semblent perdre toute mesure. Taguieff n’a pas caché sur son « mur » de Facebook qu’il était plus qu’attristé de voir un Stéphane Hessel s’engager aux côtés d’extrémistes israélophobes qui exploitent cyniquement son prestige social. La stratégie des « antisionistes » radicaux consiste à instrumentaliser ce personnage, célébré comme une « icône » et un « militant de la paix », pour lui faire jouer le rôle d’un légitimateur des appels à la haine. Accuser en permanence Israël de « crimes de guerre » et de « crime contre l’humanité », tout en faisant les yeux doux au Hamas (avec lequel il faudrait « négocier »), n’est-ce pas là une manière de « cracher son venin » avec bonne conscience, au nom de la tolérance et des droits de l’homme ? Quoi qu’il en soit, Taguieff, en supprimant sa phrase polémique, a reconnu qu’elle était outrancière. Mais les sycophantes, dans leur acharnement à condamner le coupable de parole sacrilège, n’en ont pas tenu compte.