Tempête médiatique au Proche-Orient, HonestReporting

Publié le par danilette

 
 30/12/2002   

Le Directeur de l’Office de Presse du gouvernement israélien, Daniel Seaman, affirme que des journalistes faisaient leurs reportages en coordination avec le leader terroriste Marwan Barghouti.

Daniel Seaman, Directeur de l’Office de Presse du gouvernement israélien (GPO), a déclenché un scandale médiatique en accusant des organismes internationaux d’informations de grossier parti pris en faveur des Palestiniens. Le GPO est responsable de la distribution des accréditations de presse pour tous les journalistes étrangers. 

Dans un entretien au journal israélien Kol Ha’ir (traduit par l’Agence de Presse israélienne), Seaman déclare que des journalistes faisaient leurs reportages en coordination avec le leader terroriste Marwan Barghouti. "Il avait l’habitude de les appeler et de les informer de ce qui était sur le point de se passer. Ils ont toujours reçu des avertissements préalables concernant les tirs sur Gilo. Ensuite, ils ne filmaient pour la télévision que la réplique israélienne sur Beit Jala. Ces metteurs en scène conseillaient Barghouti sur la meilleure façon de faire passer le message palestinien".

Seaman a donné en particulier les exemples de quatre correspondants, dont les postes en Israël ont été supprimés : Suzanne Goldenberg (du journal anglais The Guardian), Lee Hockstader (du Washington Post), Sandro Contenta (du journal canadien Toronto Star), et Gillian Findlay (de ABC).

Seaman précise : "Les rédactions ont compris le message et ont remplacé leur personnel". Les quatre organismes d’information ont démenti que ces mutations étaient liées à la pression du GPO

Le journal Ha’aretz rapporte que Andrew Steele, le directeur du bureau de la BBC à Jérusalem, a répliqué en demandant à la BBC de Londres de boycotter le bureau du Premier Ministre Ariel Sharon. Steele aurait décidé de ne plus demander les commentaires ou réactions de l’entourage de Sharon, à cause, selon lui, du refus du gouvernement de donner une accréditation de presse à des Palestiniens employés par la BBC.

Pour mieux comprendre, les lecteurs d'Honest Reporting se rappelleront les mots de Fayad Abu Shamala, correspondant de la BBC à Gaza depuis 10 ans, qui a pris la parole dans un meeting du Hamas, à Gaza : "Nous, les journalistes et les organes d’information, nous menons cette campagne au coude à coude avec le Peuple palestinien".

Seaman déclare que les Palestiniens qui travaillent dans l’information suivent un cours sur la manipulation des médias et le contrôle de la diffusion des informations à l’université de Bir Zeit. Il explique: "Les Palestiniens font comprendre aux journalistes étrangers : si vous ne travaillez pas pour notre cause, nous réduirons nos contacts avec vous, vous n’aurez pas accès aux sources d’information et vous n’aurez pas d’interviews."

Seaman donne d’autres exemples de manipulation par les Palestiniens : "L’armée annonce qu’elle est sur le point de démolir une maison vide, mais tout de suite, comme par hasard, vous voyez l’image d’un enfant qui pleure sur les décombres.

Il y a aussi une cause économique à cela. Les photographes palestiniens reçoivent des agences étrangères 300 dollars pour chaque bonne photo ; c’est pourquoi ils créent délibérément des provocations avec les soldats. Ils ont rabaissé le métier de photographe au plus bas niveau".

Seaman affirme encore : "Aujourd’hui, nous savons que l'affaire Mohamed al-Dura a été montée d’avance par l’Autorité Palestinienne, en accord avec les photographes palestiniens qui travaillent pour les agences étrangères".

Selon Seaman, les journalistes étrangers avaient beaucoup plus de liberté pour travailler dans les territoires avant Oslo. "A partir du moment où Arafat est arrivé", dit Seaman à Kol Ha’ir, "leur dépendance envers le personnel palestinien des médias s’est accrue.

Plus l’AP renforçait son emprise et plus la date du conflit approchait, plus le contrôle palestinien sur la presse étrangère se renforçait… Les Palestiniens font comprendre aux journalistes étrangers : si vous ne travaillez pas pour notre cause, nous réduirons nos contacts avec vous, vous n’aurez pas accès à des sources d’information et vous n’aurez pas d’interviews. "

Seaman ajoute : "Sur les ordres directs de l’Autorité Palestinienne, à Jérusalem, les bureaux des agences de presse étrangères sont obligés d’engager des directeurs et producteurs palestiniens. Ces personnes décident de ce qui est diffusé.

Les journalistes vont certainement démentir mais c’est la réalité. "
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