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Des documents de la CIA datant de vingt-cinq ans viennent d'etre déclassifiés et rendus publics; ils donnent un nouvel éclairage sur ce que Jonathan Pollard, condamné à la prison à vie en mars 1987 et emprisonné depuis cette date pour espionnage au profit d'Israël.

Selon ce document de l'agence de renseignement américaine, l'officier traitant de Pollard, le Liutenant colonel Aviem Sella – de l'armée de l'air israélienne – ne lui aurait jamais demandé de collecter des informations sur la défense américaine, mais plutôt des informations détenues par les USA sur les principaux pays arabes, l'Union soviétique, le Pakistan et en particulier l'évolution de leur système d'armement. 

Les documents publiés par les archives américaines de la Sécurité nationale ont été rendus publics à l'université George Washington, après que la CIA ait tenté d'empêcher leur publication et censuré bon nombre d'entre eux.

Lorsque l'on entre en profondeur dans les documents, la demande israélienne apparaît comme très précise : elle concerne les armes chimiques et nucléaires de plusieurs pays arabes, la fabrication de drones syriens, les programmes de missiles développés par les égyptiens ainsi que le système de défense anti aérienne de l'URSS.

Selon le rapport, Pollard aurait aussi fourni des informations sur le quartier général de l'Olp à Tunis, qu'Israël a probablement utilisé lors de son attaque en 1958.

La carrière d'espion de Jonathan Pollard a été brève : elle aurait débuté en juin 1984, et pris fin avec son arrestation en novembre 1985, alors qu'il tentait d'entrer dans l'ambassade d'Israël à Washington – un accès que les israéliens lui ont refusé.
On apprend également dans le document le long détail de l'enquête américaine sur les motivations de "l'espion" : en engagement en faveur d'Israël qui a été croissant depuis la guerre des six jours – il avait alors 12 ans – jusqu'à différents voyages qui l'ont fait "rêver à une émigration" vers l'état hébreu.

Pollard aurait logiquement saisi l'opportunité d'être utile à Israël en juin 1984.
Il aurait été brièvement formé à Paris en 1984, alors qu'il servait comme analyste dans le service de renseignements de la marine américaine.
Jonathan Pollard serait alors devenu salarié du renseignement américain (1500 dollars, puis 2500 $ par mois ultérieurement).
A partir de janvier 1985, il commence à livrer deux fois par semaine une quantité impressionnante de documents à un diplomate israélien en poste dans la capitale fédérale américaine.

Le rapport précise que lorsqu'il s'agissait de collecter des renseignements sur les USA, "Israël n'a jamais demandé de documents concernant les équipements, les activités américaines, ni sur les sujets touchant à la sécurité nationale des Etats-Unis".

Les pressions pour la libération anticipée de Pollard se sont accentuées ces dernières années sur l'administration américaine, en provenance tant d'Israël que de la communauté juive, au fur et à mesure de la détérioration de son état de santé. 

Mercredi dernier, une lettre à Barack Obama, signée par des représentants démocrates et républicains au Congrès, demandait l'ajournement de la peine de l'espion.
D'anciens responsables politiques, comme l'ancien secrétaire d'Etat Henry Kissinger, ou l'ancien secrétaire adjoint à la Défense, Lawrence Korb, ont aussi appelé à ce qu'il soit gracié par le Président. 

Mais en juillet, l'actuelle Secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, estimait que Pollard devait accomplir sa peine sans libération anticipée.


 

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Tag(s) : #USA
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